Vive la France et la bonne bouffe!

Itinérance, vacances, donc changement de vie, changement de rythme! Une nouvelle chronique sporadique, irrégulière mais toujours ‘déjantée’ selon les rencontres  dignes de partage. Titres au choix: B.S.F. Blog Sans Frontière ou, pour deux de mes nouveaux amis enseignants: DEVOIRS DE VACANCES!  Bonne lecture!

akimismo

 

Vive la France et la bonne bouffe!

Il y a longtemps que nous avons perdu nos illusions sur le «bien manger» en Andalousie notre pays d’adoption. Nous n’avons tout simplement pas les mêmes critères gastronomiques.!

J’ai souvent dit à mes amis Français passant leur temps à râler qu’ils vivaient dans un pays de Cocagne, évoquant notre plaisir annuel, dès la frontière ibérico-hexagonale, de retrouver la ‘tortore’ d’un pays qui a vu naître Curnonski, Rabelais, Philippe Chevrier, Raymond Oliver et les Troisgros: huîtres, moules, charcuterie des Pyrénées, cassoulet, pavé de boeuf Charolais à point (mais vraiment à point!), petits haricots extra-fins et les fromages… aaahhhhh les fromages français! Inutile d’évoquer les vins car l’Espagne, comme la France, a d’excellents crus ‘mais’ il faut considérer la manière de les servir: les Espagnols ont encore quelques siècles à rattraper. Les meilleurs vins rouges sont généralement sortis d’un frigo où ils ont côtoyé la bière glacée. On vous les sert dans des «verres à dents» remplis à ras bord sans vous faire déguster.  Ensuite ils font des tronches de demeurés quand on évoque un éventuel goût de bouchon. Une raison de plus de nous réjouir de notre arrivée dans cette France d’esthètes et épicuriens gastronomiques. Dans les Pyrénées Atlantiques nous déjeunons dans un sympathique troquet villageois loin du tourisme mais près d’une pisciculture. Plat du jour unique: truite qu’on précise ‘entière’. Marché conclu! Voici les truites (Oui vous avez bien lu, LES truites. En fait trois par personne. Pas mal non? Ah! j’oubliais un détail: ces trois poissons avaient échoué à un concours pour entrer dans les boîtes de sardines… pas la mesure. Goûtons donc cette nouvelle spécialité gastronomique française, les ‘nano’ truites (12 cm). Insipides malgré le rajout de sel, chair sèche, elles auraient peut-être passé le test d’excellence… mais dans les années 39 – 45 si vous voyez ce que je veux insinuer. Le pichet de vin est  buvable et nous demandons à compléter notre misérable repas avec un peu de fromage. 

«Nous avons du fromage de brebis produit dans le patelin!» Peu amateur des ovailles on me répond qu’il n’y a rien d’autre. Ma femme essaie le ‘fromton’ local. Bon… j’en ai déjà trop dit! Je me console avec une boule de glace commerciale. «Je vous propose un café?» «D’accord, mais avec un petit digestif!» La serveuse me fait des yeux aussi exorbités que si je lui avais proposé un accouplement ‘contre nature’! Elle ne voit pas de quoi je veux parler. Je précise: «Lie, goutte, fine, Armagnac (nous sommes à 60 km du Gers!), marc…»

«Ah! Vous voulez parlez de whisky?»

«Donnez nous l’addition!»

Nous payons heureux de «foutre le camp», nous consolant au souvenir du prix modique du plat du jour: 9 euros! La note dépasse pourtant 35 euros: 2 x 9 = 18, plus un pichet d’ordinaire, une glace misérable et une tranche de fromage de brebis à travers laquelle on aurait pu lire le journal tant elle était mince et diaphane!

Fatalistes nous nous réjouissions pour le repas du jour, près de Pau. Nous mangeons des salades composées, seul substitut au canard dont nous ne sommes pas fans. Correct… sans plus! Comme il nous restait une petite place à combler nous sourions à l’idée de demander… eh oui, vous avez deviné… vous pouvez revenir en deuxième semaine:  du fromage!

«Désolé nous n’en avons pas mais je peux demander à la cuisine s’ils ont un peu de Camembert!». Nom de dieu… du ‘calendo de secours’ en plein Pays Basque où nous avons côtoyé des milliers de vaches!  De deux choses l’une: ou le Pays Basque ne fait pas partie de la France ou tout fout le camp dans le pays de Monsieur Macron. De toutes façons il y a quelque chose qui m’échappe dans cette funeste histoire de truites format friture et de Camembert basque.

Mais demain est un autre jour… avec une nouvelle tentative de réconciliation culinaire en traversant le Lot-et-Garonne, le Tarn et l’Aveyron!