Authentique : J’ai appris à téléphoner !

Je n’écris ni pour la postérité ni pour qu’on m’encense de mielleuses (j’allais dire fielleuses) félicitations. Non, définitivement ! Qu’on soit clair. Le retraité que je suis a cessé depuis pas mal de temps de courir après la vie et se contente de jouir (je dis bien jouir dans le sens large du terme !) de sa paisible existence. L’écriture est une activité ne demandant pas trop de dépenses calorifiques, elle est gratifiante et c’est une forme d’expression artistique. Certains de mes amis font des vidéos, font des photos, font les bistros, du golf, de la belotte, que sais-je…moi j’écris ! C’est vrai que je passe beaucoup de temps au clavier. C’est probablement ce qui a provoqué la réaction de mon épouse : « Pourquoi continues-tu à parler dans le désert ? » ! Du reste je ne sais pas ce qui la perturbe le plus : trop d’affection pour la « machine à écrire » et pas assez de « cocoles » ? Il va peut-être falloir revoir un peu mon emploi du temps sur le plan matrimonial. Attends chérie… j’arrive, n’éteins pas tout de suite la lampe de chevet !

Il y a plusieurs manières de communiquer et la mienne peut paraître compliquée à ceux qui ne sont pas tombés dans la marmite épistolaire. C’est ma façon de ‘cultiver un autre réseau social’. D’autres sont devenus des accrocs au téléphone ou à Facebook… pas moi !

Et pourtant j’ai appris à téléphoner à l’école primaire de mon village. Oui, vous avez bien lu : j’ai appris à téléphoner ! Je pense que nous sommes peu nombreux à pouvoir revendiquer ce genre d’apprentissage non ? J’avais 9 ou 10 ans, les PTT venaient en classe avec des caisses de matos et tiraient une ligne provisoire depuis l’épicerie qui avait un téléphone. C’était dans les années 50 et le cours commençait par une docte information sur la manière de tenir le bigophone et de composer le numéro sur le cadran tournant en le laissant bien sûr revenir à son point de départ sans le forcer. On insistait sur la concision et la clarté de parole nécessaires au bon fonctionnement de ce nouveau moyen de communication. Puis nous avions le droit d’appeler un numéro de notre choix. Je me souviens avec une rage rétrospective que je n’avais pas été en mesure de trouver une seule connaissance ou parenté dotée de ce qui allait devenir la plaie virale de notre XXIème siècle, surtout sous forme mobile ! Est-ce de cette époque que je trimbale une aversion chronique pour l’invention d’Alexander Graham Bell en 1876? Donc je vais persévérer dans la voie littéraire (quel mot prétentieux !) même si mes états d’âme doivent passer par une carte SIM pour traverser l’éther…

Je précise que cette anecdote concerne un pays où en 1959 déjà les derniers centraux téléphoniques manuels furent abandonnés au profit de systèmes de connexion entièrement automatisés. Même dans les villages les plus reculés. Alors que d’autres pays en étaient encore au « Vous pouvez me passer le 22 à Asnières? »

 

 

4 commentaires sur “Authentique : J’ai appris à téléphoner !

  1. Comme je te comprends, l’écriture est un moyen formidable de s’exprimer , peu importe que ce soit lu ou non. Eh oui j’y passe aussi de bon moment, mais ne publie pas, peut être qu’un jour, toutes ces états d’ames, ce que j’appelle aussi mon quotidien, tous ces épisodes de ma vie feront peut-être l’objet d’une publication….Qui sait…..

    Rassure toi chacune de tes publications sont lues et toujours très appréciées.

    Ah! ce cher téléphone, que j’oublie régulièrement… Ton histoire me plait, Quelle découverte! Sacré bigophone! j’aurais aimé voir ses débuts et le gamin qui découvre cette drôle de machine…Et dire que maintenant on peut téléphoner à l’aide de sa montre! Ce cher téléphone sera t’il bientôt plus d’actualité…. Seul l’avenir le dira….

    Bien à toi akimismo Bises

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  2. Même si l’écriture reste la plus belle façon de communiquer, le téléphone est une bonne invention et tellement pratique…

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  3. Jajaja!!! Des promesses… finalement le clavier est aussi une source de dépendance, même si ce n’est pas donné à tout le monde d’écrire aussi bien 🙂 Si jamais, j’habite au 1er!!!

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  4. On n’écrit jamais dans le désert, car, nos mots trouvent toujours écho ne serait ce qu’auprès d’une seule âme.. Je te comprends, je comprends ta soif d’écrire. Et même si je suis de la génération Y, de celle des smartphones, de fb…je ressens de plus en plus le besoin de m’en éloigner. Belle soirée

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