Une vie de borgne (Chapitre 12, Interlude 2 )

Vous avez aimé Interlude au Brenner le 12 octobre ? Alors voici une nouvelle digression, pour prendre un peu de recul avec le récit de Ma vie de borgne.

Il y a quelques années, Amélie avait publié sur son blog la vidéo d’une truie ‘artiste’. Voici le lien :

https://youtu.be/z2KAVeNPT4o

Dans la même veine, un tableau à ‘dix balles’ de chez Ikea, a fait grand effet auprès d’amateurs au musée d’Art Moderne de Arnhem aux Pays-Bas. Ce tableau, signé par un certain « IKE Andrews », a suscité des critiques dithyrambiques des ‘connaisseurs’.

Voici mon histoire… de l’art, des années 64 ou 65, sais plus ! (Je précise qu’il s’agit encore d’un « Best of » de mon blog).

 Avis : Ce texte n’est pas politiquement correct et il pourrait choquer votre morale. Alors vous êtes prévenus…

Interlude 2 avec Vaslav

Avec des collègues de la maison d’édition dans laquelle je travaillais, nous avions organisé une sortie en bateau vers Nernier (Haute Savoie). Soirée filets de perches du Léman, bien sûr !

Vaslav, un des collègues participant à la sortie, fils du fameux musicien Igor M. ressemblait paraît-il à son célèbre père.

Dans le restaurant, une jolie femme ne cesse de le mater puis, n’y tenant plus, s’approche de notre équipe bruyante et reçoit la confirmation de l’identité du fils de…

Elle ne se fait pas prier pour se joindre à nous, puis nous invite à « prendre le dernier » chez elle, dans une très belle maison villageoise cossue. Elle est l’épouse d’un peintre coté, qui était en voyage, ceci expliquant cela, vous le verrez ! Elle nous fait l’honneur de son bar et les 5 ou 6 ‘machos’ de notre équipe ont tous, je dis bien tous, l’œil égrillard pour notre mignonne ‘amphitryone’ mais c’est, vous l’aviez deviné, le fils du musicien qui avait ‘enlevé le morceau’ si vous me passez cette triviale expression.  Pendant leurs ébats, nous passons dans l’atelier du peintre, et c’est là que la ‘merde s’installe’… Vous persistez à lire la suite? Bon, mais vous êtes prévenus!

Deux collègues graphistes proposent d’exprimer leur talent en attendant le retour des libidineux. Un drap de 2 x 2.40 mètres est posé sur le sol. Après quelques légers coups de pinceau sur le drap, les autres ‘fêtards’ participent à la confection du chef d’œuvre avec des pinceaux toujours plus gros. Conséquence des effets de certains liquides maltés et fermentés, le tableau prend des allures beaucoup moins raffinées, à l’image des scélérats qui finissent par renverser directement la peinture sur le drap, à pieds nus dans la barbouille. Et le ‘happening’ se transforme en orgie, la bacchanale se terminant en slip. La peinture c’est glissant et notre ballet coloré continue à plat ventre ou sur le dos. Puis nous abandonnons l’art et les caleçons pour un bain de minuit dans le Léman à 50 mètres de là, ce qui nous dégrise un peu. Retour à la maison du peintre. Notre couple improvisé en a terminé avec ses effusions et cette brave dame découvre l’étendue du désastre : personne n’a bien sûr pensé à mettre une alaise sous le drap et quand nous le retirons, nous avons l’original et sa copie par capillarité sur le sol en pavés anciens. Aïe !

De retour, deux jours plus tard, le peintre n’a pas pu effacer la peinture au sol, et sa mignonne épouse s’est retrouvée à la rue, définitivement, ce qui me fût confirmé par sa fille rencontrée 20 ans plus tard dans d’autres circonstances.

Nous éclusions « le dernier pour la route » sur la place du village avec bien sûr l’œuvre d’art au sol, finissant de sécher. Et c’est là que notre histoire a une similitude avec les visiteurs du musée de Arnhem, qui se pâmaient devant « cette forme de symbolisme, quintessence du magnifique esprit d’un artiste évolutif »  les connards ! Des Genevois de la très ‘bonne société calviniste’, qui rentraient du Casino d’Évian, descendus de leurs Mercedes et Jaguar, s’extasiaient devant le génie de la palette de couleurs (tu parles !) de l’artiste.

Grâce à notre skipper, un peu moins bourré que les autres, nous avons réussi la retraversée du Léman, arrivant à bon port, à 6 heures du ‘mat’… juste le temps de prendre une douche et d’aller travailler !

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