Ma vie en monovision (Chapitre 45) Épilogue !

Comme tous les perfectionnistes, je pense qu’il faudrait réécrire plusieurs fois un manuscrit et je me demande comment faisaient Messieurs Flaubert et Maupassant, avant l’ordinateur et le traitement de texte ! Alors, aurais-je dû relire mon texte une fois de plus ?

A la retraite depuis une vingtaine d’années je vis maintenant comme un octogénaire, mais ne dites pas à mes admiratrices que j’ai 80 ‘balais’ !

Je fais de longues promenades avec Nico sur les sentiers de notre Sierra (un G.R. de plus de 400 km passe devant notre maison), petits travaux de bricolage, lecture, écriture, photographie, très peu de télévision, peu de musique, jamais de radio mais… beaucoup de repos, ajoutant à de longues nuits, une bonne ‘siesta’, soit une moyenne quotidienne de 10 à 12 heures de sommeil, ce qui fut du reste le rythme toute ma vie et qui convient à Nico.

J’entends votre étonnement : mais comment fait-il ?

Facile, vous déduisez vos heures d’abrutisseur couleur et vous avez la réponse !

J’ai été poussé à « la mettre en veilleuse » après un grave décollement de la rétine et j’entends encore les conseils non négociables de mon ophtalmo : restreignez-vous à de petits travaux pour le reste de votre existence. Il savait comment je meublais mon active retraite et connaissait mes excès !

Oui! Don Juan (c’est mon ophtalmo)… j’en ai terminé avec le funambulisme!
Souvenir… Une bricole réalisée seul en une semaine!

Adieu aux outils traditionnels, utilisés pour confectionner cette table de jardin.

J’ai donc investi dans un kit Dremel d’outillage miniature et c’est génial de travailler « comme Gulliver au pays de Lilliput » !

J’ai aussi redécouvert la marche, mais rien à voir avec les 450 km que nous avons parcouru au Népal, en direction du Cho Oyu (8200 m), en 34 jours…

J’ai appris que marcher n’est pas seulement se déplacer d’un point à un autre mais que c’est aussi de partir de n’importe où pour aller n’importe où, en ligne sinueuse improvisée ou en zig zag, à la vitesse que le moment inspire, avec mon bâton de berger permettant de ‘tâter’ les creux et les bosses des sentiers, un peu à la manière… d’un mal voyant, mais aussi parfois avec les deux mains derrière le dos, comme un père qui a marié sa fille, c’est aussi ça la marche !

Mon ami Michel disait : Chacun chemine dans ses silences et dans ses rêves. Pour moi, c’est une source de réflexions pour mes futurs écrits et nos échanges sur les blogs !

J’ai dû accepter de tout remettre en question : les activités, les gestes, estimer les risques, ce qui est une bonne raison de les éviter et accepter de faire partie de cet âge qu’on qualifie de « troisième », profitant pleinement de la vie.

“Today is the first day of the last part of your life!”

J’avais découvert cette affiche il y a trente ans dans le studio d’une sympathique ‘nana’ : Cornelia, ma femme depuis 1993 !

Avec modération… mais la fin de mon manuscrit valait bien une petite exception!

J’aurais pu me contenter d’une vie normale et tranquille mais j’ai préféré foncer, inventer, souvent improviser, prendre des risques et mon existence fut tellement passionnante que, comme le chantait Edith Piaf :

NON JE NE REGRETTE RIEN

Sacha Guitry 1885 – 1957, disait : „ Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède appartient encore à Mozart. “

Je ne connais rien en musique mais vous dédie le silence qui suit la vie en monovision d’akimismo ! Profitez-en… peut-être en relisant certains chapitres, qui sont regroupés dans une page spéciale en tête de ce blog.

              

Norbert Duvoisin ‘akimismo’ , Segura de la Sierra, 10 avril 2022

12 commentaires sur “Ma vie en monovision (Chapitre 45) Épilogue !

  1. Clap et clap clap !
    Pour la télévision, je suis complètement d’accord. On s’accorde du temps, de la paix et de la santé en la laissant comme un rectangle noir. Je ne m’en sers que pour répéter mes conférences … avec des interfaces vidéo peu prévisibles !
    Belle continuation à toi !

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  2. Encore un excellent article, que j’ai failli ne pas pouvoir lire ( sais pas pourquoi je n’étais plus « abonnée »… Mais comme la dame âgée que je suis a soudain pensé à Cornelia… Me voilà). Je ne te reprocherais que… La fin. Pourquoi le passé simple au lieu du passé composé ( « mon existence fut… »). Ne peut-on composer avec son futur pour qu’il ne devienne le passé que malgré nous?
    Je voudrais remplir ce silence d’Akimismo d’un seul mot sur lequel je mise beaucoup « aqui »… « Encore! »

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    1. Le passé simple est une déformation de ma vie en Andalousie (27 années!). Ici on l’utilise tous les jours et pas seulement sous forme littéraire archaïque. Par exemple, au lieu de « as-tu été en ville? » on entend: Fuiste de viaje hoy? Merci d’avoir pris la peine de commenter!

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  3. J’aime beaucoup : “Today is the first day of the last part of your life!”. Et je vais y penser plus souvent.
    Bon séjour au bord de l’Atlantique

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    1. Merci Mélie! Pour l’Atlantique, ce sera dans 3 semaines. Cornelia vient de quitter ses béquilles et il lui faut encore un peu d’entraînement à la marche non assistée…

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  4. The End? Je n’y crois guère, très cher beau-frère…Je suis sûre que les doigts te démangeront à la première idée fulgurante qui traversera ton esprit…et tu te remettras à écrire, pour notre plus grand plaisir. Car l’écriture c’est quand même un peu une drogue, j’en sais quelque chose! Et pour ce qui est de la marche, je suis d’accord avec ton ami Michel. Belle semaine à vous deux.

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    1. Merci soeur-belle pour ta sympathique réaction. Je croyais avoir précisé que les réflexions engendrées par la marche conduiront bien sûr à quelques écrits. Mais il ne s’agira plus d’une ‘saga’ avec un canevas établi et un sujet unique. Grosses bises!

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  5. Merci mon Akimiismo pour tous ces textes, dont certains ont ravi mes petites neurones, ( ça s’affolait la-haut) bref , j’espère que ce n’était qu’un petit END…..Mille grosses Bise à tous les trois!! MIsou.

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