Une nichée de pinsons avec une pincée de…
Restez avec nous, car vous avez bien compris, nous allons parler de contrepèterie, que Larousse nomme inversion de l’ordre des syllabes, des lettres ou des mots qui, modifiant le sens, produit des phrases burlesques ou grivoises. (Ainsi, un acteur qui devait dire : Sonnez, trompettes ! s’écria : Trompez, sonnettes !) Le Petit Robert donne un exemple un peu plus ‘clin d’œil’ : tiré d’une phrase de Rabelais : Femme folle à la messe pour Femme molle à la fesse !
Dans mon enfance, avec la complicité de ma mère qui avait de l’humour, je me suis familiarisé avec la confusion entre Glisser dans la piscine et piss.. euh… dans la glycine. Plus tard… vous noterez l’évolution, je me suis amusé avec : Je suis arrivé à pied par la Chine… si vous ne trouvez pas le contrepet, demandez à votre maman ! Essayez encore avec : Ne pas confondre l’ouvrier charpentier avec l’ouvrier partant… oups ! Un petit dernier pour la route ? D’accord : Ma mère est Martiniquaise… mon père est parti… re oups !
Il y a longtemps, c’était peut-être dans une autre vie, je lisais chaque semaine le Canard enchaîné. J’étais bien sûr fidèle à la rubrique Sur l’album de la comtesse, une trouvaille du regretté Yvan Audouard, une chronique dédiée à la culture de la contrepèterie !
On en parle dans le livre de Jean Egen intitulé Messieurs du canard, paru en 1973 (je vous le disais… une autre vie !). J’ai un exemplaire bien fatigué de ce livre, que je feuillette encore souvent et dont je vous ferai partager quelques extraits… quand j’aurai un moment !
Avant d’être devenu plus polémique et politique que drôle, le ‘volatile’ comme le Général de Gaulle nommait le Canard enchaîné, était une anthologie parfois impertinente de l’humour avec, en plus d’Audouard, les truculents Gabriel Macé et Alexandre Breffort, le roi des citations exploitant les double sens de la langue française. Quelques exemples de sa vivacité d’esprit :
La Bible ne fait pas le moine
Je me penche sur mon basset
Trop au lit pour être honnête
J’étais tombé sur une indécente de lit
Dieu est un vieux monsieur qui adore se faire prier
Ont également marqué le Canard, Jean Paul Grousset, Roland Bacri, Morvan Lebesque et le dessinateur Cabu, tombé lors de l’attentat de Charlie Hebdo.
Aïe, j’ai failli oublier le truculent ‘béru’ Jean Galtier Boissière, surnommé Le Commodore au Canard enchaîné ! Je vous en reparlerai, car il mérite à lui seul une chronique!
Pourquoi évoquer ce lointain passé ? Parce qu’un blogueur blagueur très actif sur WordPress sous le pseudo de Jour d’Humeur, est aussi romancier sous son nom de Patrick Fouillard. Il sort ces jours un deuxième roman Le détective et la comtesse… C’est aux éditions ‘Empreintes’ mais on le trouve parait-il à la FNAC.
C’est ce noble titre de comtesse qui m’a replongé dans un lointain passé. C’est aussi pour faire un clin d’œil à un autre blagueur blogueur qui signe ses interventions Ex père de jeux de mots. C’est vrai que les contrepèteries de l’album de la comtesse en cachaient une dans son titre qui, à l’origine s’appelait Dans l’album de la comtesse… donc, vous me voyez venir : Boom dans le ‘chose’ de l’altesse, un contrepet érotiquement bruyant, mais pas mal non ?
Bon, les latinistes (si, si, il y en a ‘dans’ ou ‘sur’ notre blog !) me diront qu’album ne se prononce pas alboum mais albom, affaiblissant la force de l’exclamation Boom (boum) pour la contrepèterie !
Je vous laisse car je dois encore passer commande du bouquin de l’ami Fouillard. Je vous en reparlerai peut-être… ça dépend des atomes crochus espagnols de la FNAC !
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