J’ai traduit pour vous !

A plusieurs reprises, j’ai publié ici des traductions de textes d’Arturo Pérez Reverte, académicien de la Real Academia Española, romancier, et surtout éditorialiste pamphlétaire ! Je lui soumets toujours mes écrits et son assistante vient de valider une nouvelle traduction qui, j’espère, vous fera sourire… pour le moins.

Voici le mail que je viens de recevoir: “Por indicación del Sr. Pérez-Reverte le transmito la autorización para publicar en su blog la traducción al francés del artículo Me tenéis acorralado, cabrones, XLSemanal 27.10.2022, del que es autor don Arturo”.

Il s’agit d’un ‘coup de gueule’ paru dans XLSemanal, le supplément hebdomadaire de mon journal, et ceux qui connaissent mon aversion pour les téléphones portables, comprendront que je suis heureux de partager les idées et la verve d’un personnage ‘aussi haut en couleurs’ que lui !

Cornelia insiste pour que je prenne son ancien Nokia quand je m’aventure sur des chemins un peu… escarpés, en promenant Nico ! Elle a installé une carte à prépaiement, dont je ne connais même pas le numéro. Nous rechargeons (obligatoirement) une colossale somme de 5 euros (le minimum possible) chaque 6 mois, investissement perdu, puisque je n’utilise jamais cet appareil.

Place à Arturo Pérez Reverte, traduit par akimismo :

Vous m’avez coincé… bande de crapules !

(Titre original Me tenéis acorralado, cabrones)

En principe, je me retiens, mais il y a des limites, et elles sont franchies. Avec mon vieux téléphone portable Nokia dans la poche, qui me sert à… téléphoner (!), donc sans Internet, ni applications, ni whatsmachin, je n’ai besoin de rien transporter d’autre sur moi, même si ça contrarie mes amis connectés ! Hein… t’as pas WhatsApp ?

J’ai bien sûr un ordinateur, comme tout le monde, que je croyais suffire à mes nécessités, je dis bien ‘que je croyais’… naïf, car il semble qu’actuellement ce ne soit plus le cas, que le monde entier se soit ligué contre moi, m’obligeant à utiliser une de ces incongruités de smartphones. Pour me pourrir la vie, bande de crapules !  Je comprends que, pour leur travail, ou par goût personnel, certains aient besoin ou désirent avoir un mobile. C’est leur droit, chacun étant libre d’organiser sa vie comme il le veut… mais fichez la paix aux autres, et laissez-nous le choix de notre modus vivendi.

Oubliez les fallacieux prétextes utilisés par les banques, lignes aériennes, de toutes les corporations et négoces sans scrupules qui affirment que cette nouvelle technologie vous facilite la vie en abaissant les couts de leurs services. Tu parles ! Ils nous empêchent surtout de renoncer à ces, euh… facilités, nous qui n’avons rien demandé.

Personnellement, ce qui me faciliterait la vie, serait de recevoir du courrier, traditionnellement sur papier, permettant d’archiver les documents importants comme les quittances de l’électricité, de l’eau, des impôts et toutes les communications officielles, même … les amendes !

Je ne vois pas pourquoi je devrais passer une heure à déchiffrer si la télé consomme plus ou moins de courant que le lave-vaisselle, ni convertir une opération bancaire ou tout paiement de taxe municipale en un imbroglio compliqué plein de codes, de clés, de signatures électroniques et de confirmations d’identité. Tout ceci, bien entendu, à la condition qu’aucune interférence cybernétique ne te renvoie au point de départ…

L’immense problème actuel, dû à la main mise de la grande pute (Don Arturo dixit !) informatique, est que de moins en moins d’opérations peuvent s’imprimer. Essayez avec la carte d’embarquement pour prendre l’avion, l’entrée au cinéma, ou au musée, toutes manoeuvres impossibles sans un téléphone ‘intelligent’ avec des codes QR. De plus en plus d’opérations impossibles à réaliser avec un document imprimé ! Je l’ai vécu au cinéma l’autre jour, avec les billets d’une compagnie aérienne et la réservation d’un hôtel.

Un téléphone dit intelligent de la dernière génération s’avère un outil indispensable, aussi pour ceux qui n’en veulent pas ou qui ne savent pas l’utiliser, sans parler ceux qui n’en possèdent pas !

Si vous voulez voyager, gérer quelque chose, bref… vivre, vous êtes condamné à toutes sortes de saletés d’applications, à vous immerger dans ce stupide monde virtuel de messages, clés, mots de passe et dépendance. Bien sûr que les gamins, que nous avons éduqués dans la suicidaire négation du désastre, semblent nés déjà dressés. Tant mieux pour eux mais… que se passe-t-il pour les aînés ? Quid de ceux qui ne peuvent pas, ou ne désirent pas s’adapter à cette forme de vie ?

Les solutions qu’on nous propose donnent la chair de poule, du genre cours pour le troisième âge qui devraient permettre, à nous les ‘vioques’, de nous adapter. Pour que les octogénaires qui n’ont pas de neveux, fils ou petits fils, apprennent à décharger les indispensables applications pour supporter ce qui leur reste d’espérance de vie, l’oeil et l’oreille vissés à leur mobile !

Y en a marre, et je vous laisse continuer à brouter avec le troupeau, étant entendu que la comédie et les contraintes sont irréversibles et que nous sommes condamnés à les subir, en bouffant tous dans la même auge.

Ma seule consolation est de disposer de cette page hebdomadaire pour me défouler, parfois en distillant mon fiel. (Note du traducteur : Et moi aussi j’en profite, en vous lisant. Merci Don Arturo !).

Je peux ainsi vouer le système aux gémonies et vomir sur ceux qui me poussent, comme le reste du bétail soumis, dans ce cul de sac… sans issue, comme son nom l’indique !

Reste-t-il une alternative pour ne pas rejoindre ceux qui trouvent normale l’aide de leur smart au moment d’embarquer dans un avion, de régler à distance la température de leur logement, et même de lire le code QR des menus au restaurant ? Ceux qui souffrent d’une dépendance maladive à leur stupide accessoire ? Ceux qui sont désespérés quand ils perdent leur missel moderne, quand on le leur vole ou qu’une chute sur le sol le met en pièces détachées ? Ceux qui pleurent la perte de leurs photos de famille et des applications qui leur permettent de survivre dans le monde hyper-connecté actuel ?

Sans parler de ceux qui hurlent leur désespoir parce qu’on on les a ‘hackés’ depuis Singapour, la Patagonie ou plus certainement depuis le Niger.

Être âgé et ‘amorti’ me permet de rêver, je le jure sur le Sceptre d’Ottokar, d’un iceberg géant, plus grand que celui qui coulé le Titanic, d’une monstrueuse tornade ou explosion solaire, d’une extinction planétaire totale… qui enverrait tous les smart phones et leurs applications se faire foutre (NdT Désolé pour les prudes oreilles de mes lectrices mais c’est la traduction du mot ‘puñetas’ utilisé par M. Reverte) et laisser l’humanité se regarder sans savoir que faire ni comment le faire.

Et moi, bien évidemment, j’irai avec vous tous… manquerait plus que ça, mais vous me reconnaîtrez dans le troupeau puisque je serai le seul à m’esclaffer, hilare comme Samson devant les Philistins, alors qu’utilisant sa force magique, il avait provoqué l’écroulement du temple sur les tyrans et sur tout le peuple qui s’y trouvait.

(Dernière note du traducteur : « Don Arturo… me permettrez-vous de vous accompagner dans ce fou rire ? »

Restons optimistes!

J’ai fait l’erreur de regarder les nouvelles sur les étranges lucarnes. Quel abruti je suis...

Pour me faire pardonner ma stupidité, voici quelques ‘stripes’ trouvés au cours de mes compilations de la presse espagnole:

Dans la série: Apprendre l’espagnol avec le sourire:

« Vous êtes un sage… Si vous saviez le prix du carburant?

« On voit bien que vous ne connaissez pas le prix du foin! »

Une autre… une autre… Bon d’accord! Mais restons dans la presse espagnole.

« Tu fais peur à tout le monde avec ta stupide annonce de la fin du monde… » (La fin du monde est proche!) « J’en suis navré. Je ne voulais pas causer une alarme sociale… je vais essayer que mon message soit plus optimiste! » Lecture du panneau: « Quelques uns survivront! »

Avec mes affectueuses excuses pour vous saper le moral avec mes images espagnoles…. Voici un havre de paix chinois, je ne sais plus s’il s’agit de Shanghai ou Pékin!

Promis, juré, cette image ne provient pas de l’A7 pendant cette fin de semaine de fluide circulation hexagonale! En France personne ne serait assez couillon pour faire 965 km de queue en étant en vacances hein?

Restons optimistes, même avec les pires annonces de l’actualité mondiale:

Quelques réflexions linguistiques (Interlude N° 9)

Je vous ai dit l’autre jour qu’en vue de nos prochaines vacances au bord de l’Atlantique (Oh ! calmos, je n’ai pas dit La Baltique !) j’allais accélérer le rythme de mes parutions. Souffrez que je vous importune plus souvent, mais ‘bonne lecture’ tout de même !

Après le français (Interlude 7) …

https://wordpress.com/post/akimismo.wordpress.com/6219

… et langlais (Interlude 8)

https://wordpress.com/post/akimismo.wordpress.com/6251

…si nous parlions de l’espagnol dans le monde ?

Pour la petite histoire, 538 millions d’hispanophones occupent la 4ème place mondiale, derrière l’anglais, le chinois mandarin et l’hindi.

On évoquera aussi l’italien mais… je ne parlerai pas du russe. Non mais !

Quelques réflexions empruntées à Carmen Posadas, une écrivaine espagnole que je lis depuis longtemps, qui elle-même les a empruntées au Queen Sofia Spanish Institute… avec mes ajouts personnels.

Les termes ibériques ayant rejoint l’anglais américain (et bien d’autres langues), viennent des conquêtes espagnoles en Amérique du Sud au XVième siècle, c’est avéré :

Patio, du latin « pactum » en passant par l’occitan «pàtu».

ranch, de rancho

fiesta… qui figure dans le dictionnaire américain depuis plus de 300 ans

hurricane de huracán

tornado (je vous fais un dessin?)

Et le barbecue ?   Là, les hostilités vont commencer, car les espagnols disent qu’ils ont inventé le mot ‘barbacoa’, qui serait issu de barba (barbe) et ‘coa’ (diminutif de cola, queue). De la barbe à la queue évoquerait la manière d’embrocher un animal en le traversant de part en part. Mais c’est faux ! Si barbecue vient bien du continent américain, ce n’est pas des États Unis, mais de l’Amérique du Sud. Et il est aussi avéré que le mot ‘barbaque’ n’a rien à voir avec ce sujet. Histoire à suivre…

Alligator, qui n’est autre qu’une déformation du mot lézard espagnol (el lagarto), plaza, latino, burro, macho, tapas… oups, j’allais oublier ‘olé’ qui a depuis longtemps été intégré aux dictionnaires américains et français !

On n’oubliera pas la guérilla, pur produit de l’invasion napoléonienne de la péninsule ibérique en 1808.  Bien que l’actualité nous rappelle tous les jours ce ‘perpetuum mobile’, les enfants doivent savoir que l’envahisseur Napoléon n’était pas un tsar russe !

J’ai failli escamoter l’indispensable et réconfortante ‘siesta’ et que pensez-vous de quixotic, la version américaine de quichotesque ou quijotesque ?

Au passage, Carmen Posadas attribue à l’espagnol le terme cafétéria, alors que je pensais à une origine italienne, mais ‘la mère Gogol’ la situe à Istanbul en 1550 déjà ! Comme quoi…

Et la migration du français ? Toute une histoire, tant notre langue fut celle des nobles, des lettrés, de la royauté, bref des gens aisés, mais vous pouvez continuer à lire akimismo, preuve vivante quon peut essayer d’écrire… sans avoir une thune !

Les nantis ont exporté les termes de la gastronomie française qu’ils pouvaient se payer : baguette, mode du chef, amuse-bouche, hors d’oeuvre, crème brûlée, eau de vie (héhé!), beurre maître d’hôtel, entrecôte (mais sans le ‘^’), croissant, soufflé, sauce café de Paris. Ce sont aussi ceux « qui avaient les moyens » qui ont popularisé à l’étranger certains termes qui échappent à ceux qui ne sont pas nés avec une petite cuillère en argent dans la bouche, comme joie de vivre, bon vivant, lèche-vitrine, chic, connaisseur, parfum, boutique, tartufe, laisser faire, élite, naïf.

Et les italiens, dont nous avons parlé plus haut avec cafétéria ? Grands voyageurs, entrepreneurs, cinéastes et surtout musiciens, il est normal que leur langue ait engendré des expressions connues partout : dolce vita, allegro, vivace, sfumato, adagio, arabesco, ma non troppo, ristretto, tiramisù, parmigiano.  Vous noterez que par pudeur, je n’ai pas ajouté mafia !

Non, non je n’oublie pas les anglais, inventeurs de presque tous les sports, qui ont ‘envahi’ le monde avec, en premier lieu, le football et ses règles dérivées, ‘francisées’ grâce aux équipiers de Juste Fontaine, champions du monde en 1958 avec les bleus et aussi à la télévision d’époque avec Léon Zitrone : hands, corner, lines man, goal, off side, penalty, sont devenus faute de main, coup de coin, juge de ligne, but, hors-jeu ou coup de réparation, pour ne pas parler des tirs au but !

Je pensais conclure cette compilation par l’informatique. Mais vous y êtes tous confrontés dans votre vie courante, votre boulot et vos loisirs non ? Alors, mieux vaut mettre mon personal computer (PC) en stand-by plutôt que de continuer à ‘downloader’, faire du re-writing avec des datas stored dans mon hard disc.

Adios & Bye bye…

Oh, j’allais oublier : Ciao & Salut ! 

Ma vie en monovision (Chapitre 27) Et la voiture autonome ?

Celles et ceux qui ont suivi mes récentes publications sur les voitures des années 50-60 connaissant ma passion pour les vraies voitures, d’où le titre de mon second blog : Au temps des automobilistes ! C’est vrai que j’ai aimé la ‘bagnole’ et que j’étais incollable pour reconnaître chaque modèle de chaque marque, jusqu’au moment où les machines modernes sont devenues tellement semblables qu’on les croirait clonées. De plus, ce ne sont plus que des objets à rouler, à se déplacer, à transporter, à se connecter, réduisant les conducteurs à la portion congrue d’opérateurs de conduite. Tout le monde ne participe pas aux 24 Heures du Mans, tout le monde tient à garder son permis, donc on ne pilote plus sur les routes, ce qui est bien pour la sécurité des autres mais a enlevé tout le plaisir de conduire.

Mon ancienne passion s’est alors transformée en réflexions sur la voiture particulière, son avenir… même sa survie, ce qui nous emmène inévitablement à parler de la voiture autonome. Le sujet est vaste, plein de controverses et de propos enflammés pour ou contre. Qu’on le veuille ou non, nous ne pourrons pas toujours ‘botter en touche’ pour éluder le sujet. La voiture autonome est un thème sur lequel travaillent tous les bureaux d’étude des constructeurs. On aime, on n’aime pas, mais nous serons forcément confrontés à ce sujet. Alors pourquoi ne pas réfléchir à ce qui nous attend ?

Laissons les essais se faire, et pas seulement pendant quelques semaines, comme ce fut le cas pour un fameux vaccin (!) mais pendant des années, en respectant un point essentiel : tous les trajets sur routes publiques doivent être faits sous le contrôle d’un humain hautement qualifié, capable de reprendre les commandes au moindre incident. On parle de chauffeur passif !

L’histoire qui va suivre est malheureusement démoralisante… Chacun se fera son idée.

Une femme a été renversée mortellement en Arizona par une voiture autonome en cours d’essais. Faut-il tout remettre en question?  

Moi je dis non!  

Qu’on accepte ou pas l’idée de la voiture autonome, il faudra bien envisager un changement radical des transports routiers individuels. Et il reste du boulot !

Répétons que les essais dans le trafic doivent être réalisés sous contrôle humain

Nous savons que la piétonne poussant son vélo, tuée en traversant une autoroute à quatre voies, avait un très lourd passé délictueux et carcéral. Connue comme droguée, elle était pressée de rejoindre un camp de sans-abris tout plein de bons ‘remontants’, n’hésitant pas à prendre le chemin le plus court, même de traverser une ‘highway’ à pied, de nuit pour atteindre le ‘nirvana’. Quant à la conductrice passive (très passive dirais-je) de la voiture autonome , elle avait obtenu le job à sa sortie de 5 ans de prison pour vol à main armée (oui, vous avez bien lu !) mais les autorités de l’Arizona aident ces ‘braves gens’ à se réinsérer.

La « conductrice passive » en plein boulot !

Restez encore un peu, ce n’est pas fini ! L’enquête a été très minutieuse, les ‘boîtes noires’ de la voiture analysées, les vidéos vues et revues. Rafaela Vásquez, c’est le nom de cette ‘responsable de la sécurité’, a utilisé son téléphone alors qu’elle avait l’obligation de maintenir en permanence ses deux mains sur le volant. Comme on la voit regarder de manière prolongée le tableau de bord, les enquêteurs ont demandé aux compagnies Netflix, Hulu et You Tube de leur fournir l’historique de la conductrice.

On sait maintenant qu’elle regardait The Voice sur son ‘smart’ ! Alors, les opposants aux essais de voitures autonomes, vous avez d’autres questions ?

Au fait, pourquoi vous ai-je importuné avec une affaire qui n’a rien à voir avec ma vie de borgne ? Juste pour rappeler que les monoculaires sont bien obligés d’être plus attentifs au volant, vigilants et concentrés, en tout cas bien plus que l’irresponsable de ce drame.

Dans une autre vie, je serai conducteur passif ou, pourquoi pas, responsable des essais de voitures autonomes !

Une vie de borgne (Chapitre 16) Œil pour œil, oreille pour oreille !

Il y a des relations entre la vue et l’audition, surtout pour l’interprétation que fait le cerveau des données recueillies par deux yeux ou deux oreilles…

Stéréo vient du grec et signifie spatial. Une reproduction stéréophonique recrée donc une ambiance venant ‘en même temps’ de nulle part.… et de partout, bref : de l’espace ! Cette sensation n’est possible qu’avec deux oreilles.

Nos ‘doubles’ sensors auditifs permettent l’effet stéréo et vos ‘doubles’ sensors oculaires engendrent la troisième dimension (3D). On peut aller plus loin et dire que nos doubles perceptions, auditive et oculaire, sont à la base d’une écoute spatiale et… de la télévision en relief, qui fit l’objet de mon premier article d’Une vie de borgne.

https://wordpress.com/post/akimismo.wordpress.com/5071

Laissons un instant le système oculaire de côté, puisque vous en entendrez encore parler à de nombreuses occasions dans les prochains chapitres.

Je commets cette infidélité passagère à la vision pour évoquer une invention géniale qui aurait pu révolutionner le son, l’enregistrement, les haut-parleurs et la stéréo. Il s’agit du

Stéréolith©

une marque déposée pour des enceintes acoustiques révolutionnaires. L’invention est due à un ami d’enfance et si je vous en parle ici c’est qu’on y trouve une confirmation de mon association oreilles/yeux :

La stéréo est une connerie ! … Cette affirmation assez crue a été entendue par mon ami Walter Schupbach et a conduit à son invention du Stéréolith©. C’était en 1986.

Alors en apprentissage de radioélectricien, on l’envoie chez quelqu’un fort mécontent d’une chaîne stéréo que son employeur avait installée. Ce client l’apostrophe en lui démontrant toute la stupidité de cette mode des deux haut-parleurs placés de chaque côté de la pièce : « Votre matos est tellement nul que j’obtiens une meilleure audition en empilant les deux enceintes l’une sur l’autre ! Votre stéréo est une connerie ! » Cette situation ubuesque devait déboucher sur l’invention qui a valu à mon ami de recevoir le Grand Prix du Salon des Inventions 1986 à Genève, le Diapason d’Or 1989 ainsi que les louanges dithyrambiques des plus grands chefs d’orchestre de l’époque. Sa découverte est à la reproduction stéréophonique ce que l’holographie est à l’art visuel : une véritable ambiance volumétrique ‘tridimensionnelle’.

Avec les deux haut-parleurs regroupés dans une seule enceinte, qui peut être placée n’importe où dans la pièce, on obtient un effet stéréo parfait, sans affecter la qualité. L’auditeur peut donc apprécier la sonorité du Stéréolith® depuis pratiquement n’importe quel point de la pièce. Pour cette idée et cette invention, Walter Schupbach a bien sûr fait des études et des recherches à la suite de la découverte des haut-parleurs ‘empilés’ dont je vous ai parlé plus haut et sa réflexion repose sur une simple constatation : en matière d’audition la stéréo avec deux haut-parleurs séparés est une aberration et Walter s’est même permis, lors d’une conférence aux ingénieurs de Bose, de leur dire qu’ils faisaient fausse route et qu’ils ne savaient tout simplement pas enregistrer car la musique n’a qu’une source mais on l’entend en stéréophonie grâce à l’écartement de 15 centimètres entre les deux oreilles. Tiens, tiens, on se rapproche des 12 centimètres qui séparent nos deux yeux, ce qui vous permet d’avoir une vision en 3 dimensions. Vous vous souvenez de la parallaxe dont je vous ai parlé au chapitre 2 ?

https://wordpress.com/post/akimismo.wordpress.com/5090

Mon ami Walter est bien meilleur en technique qu’en affaires. C’est pourquoi vous n’avez peut-être jamais entendu parler du Stéréolith©. Au début, dès le brevet validé, la plus grande marque japonaise d’instruments et de chaines stéréo a fait des offres mirobolantes à notre ami pour acheter son produit, mais il a toujours fait passer son nationalisme helvète avant tout. Par principe, il n’a jamais accepté de collaborer avec une marque du ‘Pays du soleil levant’, et doit le regretter actuellement, quoi que…

Il a peut-être aussi eu tort de dire aux ingénieurs du géant mondial des haut-parleurs Bose qu’ils ne savaient pas enregistrer. Toute vérité n’est pas bonne à dire et Walter en a fait les frais. Il a pourtant fini par collaborer avec les enregistreurs Revox, une ‘marque suisse’, l’honneur était sauf (sic !), qui a pendant un certain temps, commercialisé le Stéréolith©.

Je suis expatrié en Espagne depuis un quart de siècle, et j’ai perdu de vue cet ami original, mais crois savoir qu’il produit toujours, dans le bassin lémanique, ses petites merveilles de haut-parleurs !

Une des enceintes Stéréolith© du début
Un modèle récent… mais le principe reste le même