Il va manquer des jours en décembre…

… et il me reste trop peu de temps ‘non férié’ pour publier mes dernières compilations. Le calendrier 2022 s’emballe, me contraignant à jouer mon joker, reportant mes élucubrations sine die (comme on le dit en politique), au moins jusqu’à l’an prochain.

Ceux qui me suivent connaissent mon aversion chronique pour les fêtes de fin d’année, et tout le bordel qui les accompagnent. Je ne vais pas perdre mon temps (et surtout le vôtre…) avec mes sempiternelles rengaines, coups de gueule et distillation de fiel que suscitent chez moi les derniers jours de décembre. Un texte publié ce matin par un ami ‘blogonaute’ et les commentaires de ses suiveurs-euses (Salut Jourd’hu, Natlarouge et les autres) me prouve que je ne suis pas seul à subir les stupidités, les hypocrisies et les excès de fin d’année!

Je vais bien sûr continuer à vous lire, même entre les lignes s’il s’agit d’allusions aux festivités. Basta ya, comme disent les Andalous!

Celles et ceux qui célèbrent sincèrement, peut-être même avec des convictions, ces obligations commerciales, sont complices de les accepter… mais c’est leur droit, excusez-moi de ne pas partager ces orgies coûteuses, souvent bigotes et inutiles.

Je me réjouis d’arriver en janvier, un mois qui me procure chaque année une volupté jouissive, car je suis toujours très à l’aise financièrement en début d’année. Facile, puisque je ne fous jamais les pieds dans les négoces en décembre, n’accepte ni ne fais de cadeaux et ne suis consommateur d’aucune célébration de fin d’année! Pour le coup, personne ne viendra me casser les ‘choses de la vie’ avec des conneries de réveillons de noël et de l’an… dont le prix exorbitant est aussi payé par de pauvres canards odieusement gavés.

Donc, je rentre dans ma coquille avec un petit clin d’oeil: Alors que je pensais, comme tous ceux qui étalent leurs bonnes résolutions pour 2023, changer ma voiture pour une Tesla: je garde ma Rolls Royce… au moins jusqu’à la prochaine coupure de courant électrique ou grève des distributeurs d’essence!

Scandale micogynécologique au Qatar ?

En quête de champignons, je me promenais tranquillement près de Ar Rayyān, entre Umm Salāl Muhammad et Al Wayyān (ne cherchez pas sur ‘gogol eursse’ car, contrairement à ce que pourrait évoquer la phonie des lieux, ce n’est pas en Bretagne mais bien sur le chemin de Al Wakrah, en direction de Umm Sa’īd).

Bon ! je n’ai pas trouvé les Pieds bleus qu’on me promettait car, renseignements pris auprès du premier barbu ‘enturbanné’, en babouches et chemise de nuit rencontré sur le sentier, j’ai appris que le Rhodopaxillus Nudus (c’est le nom latin du Pied bleu !) avait été interdit par les ayatollahs du moment !

Peut-être avaient-ils peur qu’un malhabile confonde un pied bleu avec celui d’un joueur de foot… Revenons à notre affaire ‘micogynécologique’ !

Sachant que dans l’abréviation LGBTQ+, le ‘T’ évoque les ‘Trans’ ou Transgenres, donc ceux qui n’acceptent pas le sexe qu’on leur a attribué à la naissance, les autorités de l’émirat persique auraient interdit la consommation du Pied bleu, qui enfreint les lois de la divine vertu appliquées dans cette moyenâgeuse péninsule. En effet, le Rhodopaxillus Nudus est devenu Lepista Nuda à la charnière des années 50 et 60, rejoignant la lettre ‘T’ des LGBTQ+, posant problème aux intégristes des sables, même s’agissant des initiales du cheikh Tamim ben Hamad Al Thani … l’émir du Qatar !

Force est d’admettre que le populaire Pied bleu est un ‘transgénique’, puisqu’en plus du nom, il a changé de sexe : Du masculin Rhodopaxillus Nudus il a passé à la féminine Lepista Nuda. Ça n’enlève rien à l’excellence gustative de ce champignon, qui reste rattaché à la famille des Tricholomatacaes, mais le reniement du sexe attribué à la naissance serait de nature à perturber les pontes du Qatar. 

Je m’abstiendrai donc de commenter les mots Nudus et Nuda, évitant des réactions qui pourraient me priver… de la finale du tournoi de Doha. Au fait, je ne sais pas quand c’est, ni si c’est du curling ou de la pétanque, mais ce sera bien sûr un match opposant des ‘capilosculptés’ amputés du QI à d’autres ‘capilosculptés’ amputés du QI ! What else?

(Vous aurez bien sûr remarqué que je n’ai pas évoqué les primitifs hein ?)

Carton rouge ? Pourquoi…

Encore un Clin d’œil (3)

Dans la série ‘J’ai lu pour vous’

Ce clin d’œil aurait dû être publié dans mon blog Au temps des automobilistes  

https://histoiresdautomobilesetdemotocyclettes.com

que j’avoue avoir laissé en jachères ces derniers temps, faute à l’élaboration de l’histoire de MA VIE EN MONOVISION (à relire plus haut dans ma page spéciale dédiée à ce texte)

Que mes amies et amis passionnés des voitures des années 60 se rassurent : j’ai encore en préparation, pour eux, quelques textes inédits.

Pour l’heure, le clin d’œil du jour concerne… une voiture, tiens tiens !

Mais pas n’importe quelle voiture, vous le verrez plus loin.

Certains amis qui, comme moi, vivent avec moins que le ‘smic’ (authentique), apprendront que nous ne sommes pas tous condamnés à surveiller nos dépenses et ‘tirer au mince’ pour terminer le mois.

Il n’existe que deux Mercedes 300 SLR Uhlenhaut de 1955 :

L’une est au Musée Mercedes à Stuttgart… l’autre est propriété privée, que Sotheby’s vient de vendre pour la modique somme de

143’000’000 dollars (Oui… cent quarante-trois millions de dollars, soit environ 135 millions d’euros)

Ce qui ne représente, finalement que 106383 mois de votre salaire au smic, donc seulement 8865 années. Où est le problème ?

Je suis désolé de vous importuner avec ce genre de broutilles mais je tenais à vous informer que ce ne sont que 90 millions de dollars… de plus que le record atteint en 1982 par la vente d’une Ferrari 250 GTO de 1962, qu’un ‘pauvre acquéreur’ avait mise dans son garage pour la modique somme de 48 millions de dollars.

Bon ! Ne faites pas cette tête… il ne vous reste que 25 jours avant la fin du mois, pour toucher votre colossal smic !

Ma vie en ‘monovision’ (Chapitre 43, l’antépénultième) Arrête ton cinéma (Suite et fin) !

Film Le Mans et les effets spéciaux.

Plus fort que Gérard Majax et David Copperfield !

Je vous ai parlé de mes fréquents voyages au Mans pendant le tournage du film sur les 24 Heures, célèbre grâce à Steve McQueen.

Pour moi ce n’était pas totalement nouveau car, comme rédacteur de l’Année Automobile, j’avais suivi les prises de vue de Grand Prix en 1966 avec Yves Montand, Eva Maria Saint, James Garner, le réalisateur étant le fameux John Frankenheimer.

Yves Montand, pilote de Formule 1. Ça avait de la gueule non?

J’avais été témoin de scènes ahurissantes comme le lancement au canon d’une fausse BRM, en fait une épave de Formule 3 ‘arrangée’, contre les rochers près de Monaco. Et la Ferrari qui s’envolait littéralement depuis l’anneau de vitesse de Monza, que les américains avaient remis en service pour cette occasion…

L’anneau de vitesse des années 20 à 60

Ils avaient installé des guard rails en balsa, peints en gris métallisé, et une poupée à la silhouette de Montand s’éjectait grâce à un explosif placé sous le siège de la monoplace. La charge était déclenchée par un contacteur placé dans le nez de la voiture, agissant au touché du faux rail de sécurité. Il y a eu aussi une scène à laquelle j’ai assisté, éberlué, celle où l’actrice Eva Maria Saint est sensée apprendre que son copain Jean-Pierre Sarti (Montand) est mourant. Elle a recommencé la scène 5 ou 6 fois, sais plus, chaque fois avec plus de vérité, de larmes et d’intensité. Les assistants avaient dû la reconduire dans sa loge, presque inconsciente après avoir joué cette multiple crise d’hystérie ! Et le déjeuner commun, auquel assistent traditionnellement ceux de la production, les acteurs et le staff, visiteurs invités compris, en face d’Yves Montand, hilare avec son grimage comportant des cicatrices sanguinolentes. Je vous dis, du vrai cinéma. Mais pour l’heure revenons au Mans pour d’autres effets spéciaux :

Nous sommes en 1971 et les trucages n’ont rien à voir avec les invraisemblables stupidités électroniques actuelles. Par exemple, une scène doit montrer une Ferrari qui sort de la piste et s’encastre dans une forêt.

J’ai été témoin des astuces, trucs, bricolages et situations très peu maîtrisées, même hors de contrôle, disons-le ! La Ferrari… en fait c’est une très vieille Lola Chevrolet qui, pour la scène définitive, sera déguisée en Ferrari par un changement de carrosserie. Et de couleur !

Le responsable des effets spéciaux, l’adipeux de la photo et son guignol d’assistant, n’avaient probablement conduit que des ‘américaines’ banales, genre ‘Chevy’, bien sûr automatiques.

La production m’avait demandé de ne rien publier à ce sujet… on les comprend. J’ai donc attendu la prescription pour vous en parler ! On prépare un mannequin casqué qu’on place au volant. Moteur… on tourne, pour un premier essai ! Assis sur son siège, pensant piloter une machine de course avec sa grotesque télécommande, l’assistant met trop de gaz et la fausse Ferrari (tout de même avec un moteur de 400 CV) démarre en faisant un travers, un tête-à-queue et une sortie de piste après seulement 30 mètres, terminant sa course dans un champ.

Donc on recommence sans le plouc et sa télécommande mais avec un pilote en chair et en os !

Il quittera la piste juste avant les arbres et on enverra plus tard la voiture propulsée par une fusée (mais sans pilote…) dans la forêt. La suite ne sera qu’une affaire de montage en studio.

La forêt a été préparée. Les troncs sont pré-sciés pour faciliter le ‘passage’ de la voiture. La scène devant se dérouler par temps de pluie, les pompiers engagés pour l’occasion mettent alors les lances en action pour inonder la piste. Par chance le ciel se couvre un peu, mais ce changement de météo provoque un brusque coup de vent qui entraîne la rupture des sapins pré-sciés. Coupez ! (Il s’agit de couper la prise de vue, vous l’aviez compris… car les sapins, c’est déjà fait !)

L’équipe technique redresse les arbres, les fixant avec des lambourdes et des clous. Quelques pschitt pschitt de peinture verte, brune et un peu de mousse remettront le décor en état.

Alors moteur ? Bah non, pas tout de suite, car le vent a, entre temps, asséché la piste et les pompiers doivent remettre une ondée…

Et, on m’a payé pour assister à ce ‘bordel’ cinématographique à l’américaine puisque McQueen m’avait lui même proposé (If you want to make some more money guy !) de jouer mon rôle de journaliste, très convenablement payé comme figurant (deux heures de présence pour l’équivalent actuel de 250 euros !), avec mon brassard officiel de l’International Racing Press Association

Je me trouvais donc au bord de la piste pour assister, tel un VIP privilégié, à la scène que je vous décris mais, grandeur et décadence : j’ai vu le film en première présentation mondiale à Londres, et ces ‘salauds’ ont ‘sucré’ le plan au montage. Je ne pourrai donc jamais revendiquer d’avoir partagé l’affiche d’un film avec Steve McQueen… Snif !

 

Ma vie en monovision (chapitre 35) Que fait la police ?

La police ?  Bonne question, à laquelle, oui je peux répondre !

Nous sommes en 1960. J’ai 19 ans, titulaire de ce qu’en France on nommerait un Bac Pro (!), appelé dans mon pays Certificat fédéral de capacité d’employé d’administration (l’E.N.A. du pauvre !) j’inaugure une fonction qui vient de se créer : Secrétaire à la Direction de Police d’une ville de 20’000 habitants.

Je m’intègre rapidement dans cette ‘organisation’ (de fait un peu désorganisée !) qui avait imaginé que les nombreuses tâches qu’on m’avait attribuées seraient difficiles à assumer. 

Tu parles…

En quelques heures j’avais fini mon boulot de la journée, ce qui me laissait du temps pour aider mes collègues en uniforme, peu à l’aise avec la rédaction et la dactylographie. J’abusais aussi un peu des passages au bistrot voisin.  Vous commencez à savoir pourquoi j’ai une petite idée sur la pénibilité du travail des fonctionnaires…

Mais surtout, j’avais du temps libre pour participer aux entraînements des policiers au stand de tir de la commune.

Le tir est une passion pour moi (oups !) mais… sachant que c’est un sujet délicat, je m’en tiendrai au tir sportif, n’entrant pas en matière sur la détention d’armes, l’autorisation de les porter… et de les utiliser. Je laisse cette délicate appréciation aux pays victimes de tueries en masse, fusillades, attentats terroristes et autres règlements de comptes. Donc, pour moi ce n’était qu’une activité sportive.

Un borgne peut-il pratiquer le tir ? Je réponds affirmativement, puisque la visée nécessite de fermer un œil ! Hé Hé 

J’avoue m’être régalé : J’ai ‘fait feu’ avec des armes de poing Mauser, Browning, Beretta, Luger, SIG Parabellum, Glock, même un Colt 45, me prenant pour John Wayne, des carabines Winchester, comme Calamity Jane, des ‘mousquetons’ 11 et 31, des fusils d’assaut Fass 57. Je confesse que les cibles étaient souvent anthropomorphes et… mobiles, if you see what I mean !

Pour me réconcilier avec les anti armement, mais en restant dans la police, voici une anecdote ‘désarmée’ !

En fin de journée, je passais parfois saluer les agents de garde, mais ce soir-là les deux collègues de service devaient intervenir pour un accident. Ils auraient dû faire appel à du renfort, sauf que…  « Secrétaire ! Tu fais le planton en notre absence ? »

Imaginez un borgne de même pas 20 ans, réformé par les autorités militaires, promu Chef d’un poste de police…

« Bonsoir, ici le Café du Commerce, deux clans de ‘vanniers’ se battent, envoyez-nous vite du monde ! » Je précise que sur les rives lémaniques on nomme ‘vanniers’ ceux qui travaillent l’osier, mais aussi tous les marginaux, ferrailleurs, romanichels, gitans, tziganes, gens du voyage, forains, rémouleurs, j’en passe. J’alarme un groupe de réserve. A peine la porte du bistrot franchie « mes hommes » se trouvent en face d’un seul groupe ‘très homogène’ de 20 personnes… et pas des enfants de chœur. Vous avez pigé la réconciliation subite des deux clans antagonistes. On m’a dit que la prochaine fois il fallait laisser « ces gens » régler leurs différends entre eux.

Et un chapitre à plein gaz pour terminer ma trajectoire policière :

Peut-on se défouler au volant d’une ambulance ?

Là encore je réponds : Oui !

Notre commissariat assumait le service ambulancier officiel de toute la région. Pour les interventions les agents échangeaient leur veste gris-vert contre une blouse blanche, posaient leur arme de service mais… oubliaient souvent d’enlever leur képi !

Un jour le chef de poste me dit : « Le médecin a demandé un conducteur très rapide pour une urgence. Tu prends le volant ! » Trop content de l’aubaine, j’enfile une blouse blanche et départ. Je ne vous raconte pas le gymkhana (c’était avant la construction de l’autoroute) pour entrer dans Lausanne à 18 heures, en plein dans les bouchons, roulant à plus de 120 km/heure, avec l’ivresse de la sirène et des feux bleus, souvent en empiétant sur les bas-côtés et les trottoirs ! Il s’agissait d’une parturiente faisant de l’albumine et on m’avait dit que c’était ‘urgentissime’. Le lendemain, j’ai eu les félicitations par téléphone du médecin-chef de l’hôpital, car j’avais permis de sauver deux vies, la mère et l’enfant. 

Il y a des fois où on se sent moins inutile sur cette terre !

Précision : Dans les années 60, on n’exigeait ni permis professionnel ni formation de samaritain pour conduire une ambulance. Pour ceux qui ricaneraient, je précise que toutes mes interventions étaient dues à du pilotage rapide, souvent…heu, assez téméraire. Je n’ai heureusement jamais eu à prodiguer des soins, une autre manière de sauver des vies !

Quel bonheur, à l’âge de la retraite, d’avoir des souvenirs d’une vie intense, originale, pleine de surprises et de satisfactions. Même avec un seul œil valide ! 

J’aurais peut-être dû rester dans les forces de l’ordre et, qui sait, postuler un emploi à la police italienne. Sur le plan des véhicules d’intervention, ils ne se refusent rien !