Avis à la population !
A la télévision, me dit-on, ils ne se gênent pas de republier chaque année des ‘vieilleries’ en périodes de fêtes. Je ne célèbre pas ‘les fêtes’ mais m’accorde parfois quelques semaines de vacances. Souffrez donc que me répète aussi avec un ‘replay’ de ce ‘best of’… comme ne le disait pas Molière dont nous avons célébré, hier 15 janvier, le 400ème anniversaire de sa naissance
Et si on parlait du téléphone portable ?

Ma vision monoculaire est certainement la cause de mon aversion pour l’indispensable gadget à la mode, surtout depuis qu’il est devenu ‘smart-gadget’. Toute ma vie de borgne, j’ai dû apprendre à gérer la mise au point de ma focale pour apprécier la profondeur de champ, les distances, les volumes, les reliefs, les dépressions du terrain, un travail de chaque instant. Alors vous comprendrez que je sois très réticent quand vous me demandez d’apprécier (vous avez dit apprécier ?) vos photos sur le grotesque écran de votre ‘machin’.
Non, non… et non ! Voir cette piètre image ne convient tout simplement pas à un habitué de l’écran Mac de 21 pouces. De plus, j’ai un ‘passé’ professionnel dans le monde de l’édition et je pense que ceux de mon époque ne pourraient jamais accepter la vision d’une si calamiteuse surface, pour n’y voir que… comment qu’y disait déjà Jean-Pierre Coffe au sujet de la bouffe ? De la meeeerde !
J’ai retrouvé un texte que vous avez peut-être lu.
L’écran des premiers téléphones ‘mobiles’ avait la dimension d’un timbre-poste, puis de 2 et de 4 timbres, pour maintenant dépasser 6 pouces, soit une quinzaine de cm, ce qui nous rapproche du XIXème siècle et des dimensions de l’écran de cinéma des frères Lumière, bref le Perpetuum mobile… à l’envers. Lire sur un téléphone portable, que ce soit la Bible, le dernier Goncourt ou… le blog d‘akimismo’, c’est aussi incongru, ridicule, contre nature que
- Manger un Tournedos Rossini en buvant du Coca Cola
- Mettre des glaçons dans un verre de Romanée Conti
- Refuser une invitation chez Bocuse, pour se taper un MacDo
- C’est surtout aussi grotesque que de faire l’amour, debout contre un sapin, un jour d’hiver, par moins 15° !
Bon, salut ! On s’appelle quand t’auras fini de lire les oeuvres complètes de Molière sur ton bidule…
Je n’ai ni téléphone fixe, ni mobile, un comble pour quelqu’un qui a appris à téléphoner dans sa jeunesse. Je dis bien : j’ai appris à téléphoner et je vous raconte l’histoire, ça nous changera des jérémiades d’un écorché vif…
C’était à l’école primaire de mon village. J’avais 9 ou 10 ans, la compagnie nationale des téléphones venait en classe avec des caisses de matos et tiraient une ligne provisoire depuis l’épicerie qui avait un des trois téléphones du patelin. C’était dans les années 50, la séance commençait par la manière de tenir le ‘bigophone’ et de composer le numéro sur le cadran tournant, en le laissant bien sûr revenir à son point de départ sans le forcer. On insistait sur la concision et la clarté de parole pour ce nouveau moyen de communication (ces visionnaires avaient-ils prévu la logorrhée permanente que nous allions subir 70 ans plus tard ?).
Ce récit concerne un pays où, en 1959 déjà, les derniers centraux téléphoniques manuels avaient été abandonnés au profit de systèmes de connexion entièrement automatiques, même dans les villages les plus reculés, alors que d’autres pays dits civilisés en étaient encore, 25 ans plus tard, au « Vous pouvez me passer le 22 à Asnières ? »
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