British humour…

…revisité à la sauce ibérique. Ce dessin de mon ami Sansón me permet de reprendre une de mes chroniques longtemps abandonnée: «Apprendre l’espagnol avec le sourire»

Pour arriver jusqu’ici, il m’a fallu une bonne dose de patience, mais toi chérie tu as bien plus de mérite, puisqu’il t’a fallu traverser tout l’échiquier!

Scandale micogynécologique au Qatar ?

En quête de champignons, je me promenais tranquillement près de Ar Rayyān, entre Umm Salāl Muhammad et Al Wayyān (ne cherchez pas sur ‘gogol eursse’ car, contrairement à ce que pourrait évoquer la phonie des lieux, ce n’est pas en Bretagne mais bien sur le chemin de Al Wakrah, en direction de Umm Sa’īd).

Bon ! je n’ai pas trouvé les Pieds bleus qu’on me promettait car, renseignements pris auprès du premier barbu ‘enturbanné’, en babouches et chemise de nuit rencontré sur le sentier, j’ai appris que le Rhodopaxillus Nudus (c’est le nom latin du Pied bleu !) avait été interdit par les ayatollahs du moment !

Peut-être avaient-ils peur qu’un malhabile confonde un pied bleu avec celui d’un joueur de foot… Revenons à notre affaire ‘micogynécologique’ !

Sachant que dans l’abréviation LGBTQ+, le ‘T’ évoque les ‘Trans’ ou Transgenres, donc ceux qui n’acceptent pas le sexe qu’on leur a attribué à la naissance, les autorités de l’émirat persique auraient interdit la consommation du Pied bleu, qui enfreint les lois de la divine vertu appliquées dans cette moyenâgeuse péninsule. En effet, le Rhodopaxillus Nudus est devenu Lepista Nuda à la charnière des années 50 et 60, rejoignant la lettre ‘T’ des LGBTQ+, posant problème aux intégristes des sables, même s’agissant des initiales du cheikh Tamim ben Hamad Al Thani … l’émir du Qatar !

Force est d’admettre que le populaire Pied bleu est un ‘transgénique’, puisqu’en plus du nom, il a changé de sexe : Du masculin Rhodopaxillus Nudus il a passé à la féminine Lepista Nuda. Ça n’enlève rien à l’excellence gustative de ce champignon, qui reste rattaché à la famille des Tricholomatacaes, mais le reniement du sexe attribué à la naissance serait de nature à perturber les pontes du Qatar. 

Je m’abstiendrai donc de commenter les mots Nudus et Nuda, évitant des réactions qui pourraient me priver… de la finale du tournoi de Doha. Au fait, je ne sais pas quand c’est, ni si c’est du curling ou de la pétanque, mais ce sera bien sûr un match opposant des ‘capilosculptés’ amputés du QI à d’autres ‘capilosculptés’ amputés du QI ! What else?

(Vous aurez bien sûr remarqué que je n’ai pas évoqué les primitifs hein ?)

Carton rouge ? Pourquoi…

Ma vie en monovision (Chapitre 30) Forte tête moi ? 

Mais non, juste la certitude d’avoir raison, parfois même avec un peu d’arrogance et de mauvaise foi !

J’ai été motard pendant des années et vous raconte ma rocambolesque obtention du permis de conduire, un texte déjà publié dans mon blog, avec mes excuses pour les anciens qui pensent que je radote !

En 1960, je m’inscris pour l’examen théorique du permis de conduire moto. La veille je compense l’absence de leçons d’auto-école par une tournée des bars et me retrouve, sans avoir dormi, pas très net à la salle d’examen. 

Le test se passait alors au moyen de maquettes représentant des carrefours, des signaux miniature et de petites voitures genre Dinky Toys. L’examinateur s’énerve : « C’est trop lent… il s’agit d’un examen pas d’une leçon d’auto-école, et… au fait, avez-vous suivi des cours ? » La gueule de bois me donnant du culot, j’opine « Bien sûr, cinq heures ! » et je cite au pif le nom d’une auto-école dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds. Je suis lent mais ne fais pas de fautes. On passe au contrôle de la vue. 

Après m’avoir demandé de m’obstruer un œil avec une main, l’autre tenant une réplique des figures, l’examinateur pointait le tableau qu’on voit à droite:

Passons à l’autre œil… mais je n’avais pas de certificat médical pour la vision monoculaire, insouciante jeunesse ! Je change de bras mais obstrue, de manière discrètement croisée une deuxième fois… le mauvais ! Ni vu ni connu, et je sors avec un document attestant ma «capacité à préparer l’examen pratique!». Trente années plus tard, dans un bistrot de la région, je rencontre l’examinateur, à la retraite depuis belle lurette. Je lui raconte la supercherie du jeu de bras sur mon œil borgne. Ce personnage élégant, qui jusque-là me vouvoyait, m’apostrophe : « Salopard, t’es une crapule !»  La fin de cette histoire s’est diluée dans quelques verres de Chasselas et d’hilarité.

Depuis le temps que je vous parle de ma Kawasaki 1000 RX, voici enfin une photo de mon « aspirateur à minettes ». Du reste on voit la dernière à s’être fait’ aspirer’. La dernière? Oui, car elle se nomme Cornelia, ma femme depuis 29 années!

Une autre histoire de moto ?  Bon, d’accord !

Je traversais le Tunnel du Mont-Blanc au guidon de ma Kawa 1000. Arrivé à la sortie de Courmayeur, je suis interpellé par la Police nationale française, qui officiait de l’autre côté du tunnel. « Permis de conduire, carte grise et… retirez votre casque ! » J’obtempère. « Vous n’avez pas été souvent à votre place dans le tunnel ! » Je joue au con: « Ah ! Parce qu’il y a une place réservée aux motos ? » « Ne faites pas le malin. Nous vous avons suivi avec nos caméras et vous avez presque continuellement dépassé la colonne de véhicules en ignorant la ligne blanche et roulant à plus de 100 km/h au lieu des 80 autorisés ! »

Ma réponse, parfaitement préparée tant j’étais certain de l’intervention qui m’attendait, puisque je circulais avec deux béquilles dépassant de mon sac à dos, et que j’avais un pied dans le plâtre : «J’ai lu dans une note officielle que les équipes d’intervention dans le tunnel ne devaient pas y passer plus de 4 minutes sans porter un masque respiratoire avec oxygène… Expliquez-moi comment un motocycliste pourrait survivre pendant 9 minutes, temps nécessaire à un passage du tunnel de 12 kilomètres à la vitesse réglementaire de 80 km/h ?  Et j’ajoute, de manière arrogante : Donc si vous n’interdisez pas purement et simplement les motos dans le tunnel, vous devez accepter qu’on dépasse les 80 km/h pour échapper à la mort par asphyxie au monoxyde de carbone »

Je vous livre la réponse du gradé, en me rendant mes documents : « Bon, ça ira, mais une autre fois faites tout de même attention ! 

Fernand Raynaud aurait dit: Chuis pas un imbécile, chuis gendarme!

Et si nous commencions l’année en musique ?

Mise en garde pour mes lectrices : La conduite du jeune marié de cette histoire, pendant son voyage de noce, pourrait choquer des jeunes filles n’ayant pas encore perdu leurs illusions !

Je vais vous parler du Troisième Homme, un roman de Graham Green dont Carol Reed a fait un film fameux en 1949, avec Orson Welles et la musique d’Anton Karas à la cithare !

L’histoire est liée au trafic de pénicilline. Un journaliste américain recherche son ami Harry Lime (Orson Welles) qu’on dit décédé. Il y a dans ce film des scènes mémorables : la grande roue du Prater, la poursuite dans les égouts de Vienne, le chat qui se frotte aux jambes du disparu Welles/Lime et surtout le final au cimetière. Il y a aussi la musique d’Anton Karas à la cithare, qui a fait le tour du monde. Pour mes jeunes lectrices et lecteurs voici le lien :

Pourquoi je vous parle de ma passion pour ce film, que j’ai vu une dizaine de fois ?

Nous y voici :

1962

Voyage de noce à Vienne. Staatsoper pour écouter Der Rosen Kavalier de Richard Strauss. Trop moderne pour moi à l’époque, je suis parti après le premier des 5 actes pour descendre tout seul à la Rathauskeller, rendez-vous nocturne des amateurs de musique traditionnelle. Il y avait un joueur de cithare. Bingo ! Mais je n’aurais pas dû lui parler du Troisième Homme, car il détestait Anton Karas. Il le disait ‘mauvais’ musicien, arriviste et opportuniste, qu’il y avait à Vienne des douzaines de citharistes bien meilleurs. Né modeste, Karas a fait fortune en très peu de temps grâce au film, ce qui explique la rancune des laissés pour compte ! Les soirs suivants j’ai remis ça. Quoi, en voyage de noces, tu laisses ta femme ? Bah…elle était enceinte et ne pouvait, et surtout n’aimait pas faire la fête. C’était une ‘lève-tôt’ qui visitait les musées tandis que je prenais le bus plus tard pour voir les hauts lieux du film.

On m’a montré l’entrée des égouts, cadre de la fameuse poursuite et l’allée du cimetière, site de la scène finale.

En couple (oui tout de même !) nous sommes montés sur la grande roue du Prater.

Les soirées se passaient dans les ‘hörigen’, un mot qui signifie débit de vin nouveau en viennois. C’était pendant les vendanges et il y avait de l’ambiance !

Puis une soirée « Zum Dritten Man », le restaurant snob d’Anton Karas. On était loin des arrière-cours de fermes, des caves rustiques, des débits de vin nouveau de Grinzing, des rires, des chants, de la ‘Schramel Musik’ (Es steht ein alter Nussbaum draus in Heiligenstadt), et des danses dans la banlieue viennoise. Les serveuses et serveurs étaient ‘habillés du dimanche’, les menus prétentieux, les prix honteux. Au milieu du resto, une table avec une cithare…  Un ‘gugus’ se met au clavier et joue pendant le début du repas. Ensuite on apporte un étui en cuir haut de gamme avec une autre cithare. Les lumières sont atténuées au rhéostat. Une voix genre Wehrmacht fait taire tout le monde :

«Bitte Ruhe. Der Meister spielt!»

Anton Karas s’installe, la mine renfrognée. Il ne respire pas la joie de vivre. Il toise la salle d’un oeil agacé car il a cru déceler un bruit de chaise ou de fourchette… Il envoie la musique du Troisième Homme, c’est paqueté en 3 minutes 22 secondes. Applaudissements et la lumière revient. Avant le dessert nouvelle apparition du « maître ». Il joue The Café Mozart Waltz et retrouve le sourire devant l’étal des 45 tours qu’il va dédicacer… Je ne vous dis pas les prix, mais j’en ai acheté un, signé, comme cette photo qui accompagnait le disque !

Ce sera la fin de l’aventure viennoise et… un peu plus tard, la fin de l’aventure matrimoniale. Et ça vous étonne ?

Trente ans après, en stage de formation comme directeur d’école de ski, dans une station des Alpes, je danse avec une des mignonnes réceptionnistes de l’hôtel. Musique propice pour serrer un peu la demoiselle… qui y met du sien ! L’orchestre joue une version dansante du Troisième Homme, et je lui dis ma passion pour cette musique, mais que je préfère le morceau original de Karas.

« Si tu veux l’entendre, j’ai le disque dans ma chambre !»

Vous ne me croirez pas : je suis allé écouter le Troisième Homme chez elle !

De retour à mon domicile, divorcé depuis belle lurette, j’ai trouvé un courrier judiciaire au sujet d’une sordide affaire de pensions alimentaires. J’ai rédigé une « fin de non-recevoir » et suis allé à la poste avec deux envois : la lettre pour le juge et un petit paquet à destination de la Suisse allemande, contenant le disque dédicacé par Karas, pour la gentille et jolie réceptionniste, dont je n’ai bien sûr plus entendu parler !

Ende der Geschichte !

P.S. J’ai bien sûr raconté l’histoire à Cornelia, qui m’a offert un CD avec la musique du Troisième homme. Comme quoi…

Il y a quarante ans…

Dans la série ‘The best of’’ voici le résumé d’un texte publié ici en 2017, une histoire oubliée de tous, probablement jamais connue du grand public !

10 mai 1981

Le candidat François Mitterrand avait promis une participation majoritaire du gouvernement au Conseil d’administration de Paribas. Le 10 mai, il est élu président de la république. La suite ressemble au scénario d’un film que je vous projette en première mondiale : 

Nous sommes lundi matin 11 mai 1981. Une délégation socialiste obtient une réunion avec la direction de Paribas. En conformité avec les promesses électorales de leur chef, ils revendiquent un certain nombre de sièges au Conseil d’administration. A leur grand étonnement les responsables de la banque acceptent, sans discuter. Tiens, c’est bizarre ! Paribas précise toutefois que ce remaniement devra obtenir l’aval de la maison mère. Pour la suite du scénario je vous la joue genre Hitchcock : 

« Maison mère ? Mais nous sommes bien au siège de Paribas non ? »        

« Pas du tout… Ici c’est la succursale française de la banque ! »        

« … »

« Le siège principal de Paribas est en Suisse, à Genève plus précisément ! »

Les amis de Mitterrand n’en croient pas leurs oreilles et pensent qu’ils sont victimes d’un canular. Et pourtant ce n’était que l’exacte vérité ! Pressentant la victoire de la gauche, Paribas avait, quelques semaines auparavant, en toute légalité, interverti siège et succursale entre Paris et Genève. Vous ne me croirez pas mais la délégation socialiste a quitté la « succursale » sans demander son reste. Il y a eu un beau bordel dans le monde de la finance et dans celui de la politique mais personne à l’Élysée n’a pu trouver de faille à ce tour de ‘passe-passe’. L’affaire a dû être soigneusement étouffée car même le Canard Enchaîné n’en a pas fait ses choux gras… 

Je vous vois venir : Comment suis-je au courant de cette affaire ?

J’entretenais des rapports amicaux avec l’avocat d’affaire qui avait réussi cette opération et il m’avait mis dans la confidence. Je n’en ai pas parlé avant qu’il y ait largement prescription. Du reste je ne donne pas de nom et resterai aussi discret sur le montant que cette transaction a rapporté à mon ami. Pharamineux, pas d’autre mot.

P.S. (P.S. pour Post Scriptum, bien sûr !)

Mon ami a encore doublé sa ‘commission’ en faisant l’opération inverse quelques mois plus tard, après que les dirigeants français aient accepté par écrit, devant avocats, juges et notaires, de ne plus se mêler des affaires de Paribas !

Une dernière précision quant à mon implication dans ce scénario: En France, cet avocat était recherché comme un vulgaire criminel qu’on aurait bien voulu interroger sur cette affaire. Donc, pour rejoindre sa résidence secondaire en Provence sans risque, il prenait un avion de Genève à Munich, puis un autre zinc de Munich à Bruxelles, et enfin un jet privé, de Bruxelles à… quelque part dans le Sud. C’est précisément « quelque part dans le Sud » que je l’attendais avec sa luxueuse voiture que je convoyais tout simplement, par la route !