Mais non, juste la certitude d’avoir raison, parfois même avec un peu d’arrogance et de mauvaise foi !
J’ai été motard pendant des années et vous raconte ma rocambolesque obtention du permis de conduire, un texte déjà publié dans mon blog, avec mes excuses pour les anciens qui pensent que je radote !
En 1960, je m’inscris pour l’examen théorique du permis de conduire moto. La veille je compense l’absence de leçons d’auto-école par une tournée des bars et me retrouve, sans avoir dormi, pas très net à la salle d’examen.
Le test se passait alors au moyen de maquettes représentant des carrefours, des signaux miniature et de petites voitures genre Dinky Toys. L’examinateur s’énerve : « C’est trop lent… il s’agit d’un examen pas d’une leçon d’auto-école, et… au fait, avez-vous suivi des cours ? » La gueule de bois me donnant du culot, j’opine « Bien sûr, cinq heures ! » et je cite au pif le nom d’une auto-école dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds. Je suis lent mais ne fais pas de fautes. On passe au contrôle de la vue.

Après m’avoir demandé de m’obstruer un œil avec une main, l’autre tenant une réplique des figures, l’examinateur pointait le tableau qu’on voit à droite:
Passons à l’autre œil… mais je n’avais pas de certificat médical pour la vision monoculaire, insouciante jeunesse ! Je change de bras mais obstrue, de manière discrètement croisée une deuxième fois… le mauvais ! Ni vu ni connu, et je sors avec un document attestant ma «capacité à préparer l’examen pratique!». Trente années plus tard, dans un bistrot de la région, je rencontre l’examinateur, à la retraite depuis belle lurette. Je lui raconte la supercherie du jeu de bras sur mon œil borgne. Ce personnage élégant, qui jusque-là me vouvoyait, m’apostrophe : « Salopard, t’es une crapule !» La fin de cette histoire s’est diluée dans quelques verres de Chasselas et d’hilarité.

Depuis le temps que je vous parle de ma Kawasaki 1000 RX, voici enfin une photo de mon « aspirateur à minettes ». Du reste on voit la dernière à s’être fait’ aspirer’. La dernière? Oui, car elle se nomme Cornelia, ma femme depuis 29 années!
Une autre histoire de moto ? Bon, d’accord !
Je traversais le Tunnel du Mont-Blanc au guidon de ma Kawa 1000. Arrivé à la sortie de Courmayeur, je suis interpellé par la Police nationale française, qui officiait de l’autre côté du tunnel. « Permis de conduire, carte grise et… retirez votre casque ! » J’obtempère. « Vous n’avez pas été souvent à votre place dans le tunnel ! » Je joue au con: « Ah ! Parce qu’il y a une place réservée aux motos ? » « Ne faites pas le malin. Nous vous avons suivi avec nos caméras et vous avez presque continuellement dépassé la colonne de véhicules en ignorant la ligne blanche et roulant à plus de 100 km/h au lieu des 80 autorisés ! »
Ma réponse, parfaitement préparée tant j’étais certain de l’intervention qui m’attendait, puisque je circulais avec deux béquilles dépassant de mon sac à dos, et que j’avais un pied dans le plâtre : «J’ai lu dans une note officielle que les équipes d’intervention dans le tunnel ne devaient pas y passer plus de 4 minutes sans porter un masque respiratoire avec oxygène… Expliquez-moi comment un motocycliste pourrait survivre pendant 9 minutes, temps nécessaire à un passage du tunnel de 12 kilomètres à la vitesse réglementaire de 80 km/h ? Et j’ajoute, de manière arrogante : Donc si vous n’interdisez pas purement et simplement les motos dans le tunnel, vous devez accepter qu’on dépasse les 80 km/h pour échapper à la mort par asphyxie au monoxyde de carbone »
Je vous livre la réponse du gradé, en me rendant mes documents : « Bon, ça ira, mais une autre fois faites tout de même attention !
Fernand Raynaud aurait dit: Chuis pas un imbécile, chuis gendarme!
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.