Ode à l’amitié… et à la moto !

Préalable : J’aurais dû publier ce texte dans mon blog Au temps des automobilistes, qui comporte une section dédiée à la moto, mais cette histoire étant plus ‘amitié’ que ‘moto’, je la partage avec vous !

Il y a 40 ans, un jeune Français de 22 ans, en quête de travail, a frappé à la porte mon entreprise helvétique de peinture et d’entretien de chalets. Il se nomme Christian, pratiquement sans aucune expérience professionnelle mais avec une volonté incroyable d’apprendre. Je l’ai tout de suite ‘adopté’ car il écoutait ce que je lui disais et que je lui apprenais… Modeste et réservé, il avait une telle volonté de bien faire qu’il est tout de suite devenu un pilier de mon affaire.

Notre collaboration, rapidement devenue solide amitié, a duré plus de 10 ans. Puis j’ai changé mon orientation professionnelle et il est retourné en France voisine. Dans une fameuse école, il a brillamment suivi une formation de peintre décorateur et occupe parfois ses loisirs avec la peinture artistique. Voici un tableau de lui que j’affiche fièrement dans ma chambre à coucher andalouse.

Je ne vous ferai pas l’affront de préciser: Valentino Rossi qui a remporté 9 titres de Champion du monde! 

Avec Christian, nous nous sommes souvent revus, car il venait me donner un coup de main, en renfort pour certains travaux et nous avons gardé le contact sur les réseaux sociaux.

Passionné de moto il m’avait accompagné au Castellet pour le Bol d’Or, comme passager de ma Kawasaki 1000 RX et se souvient encore d’une anecdote : sur l’autoroute de la Durance (direction Sisteron) à peine terminée mais pas encore en service officiel (donc sans péage ni… contrôle de vitesse, if you see what I mean), le rupteur de sécurité a coupé l’allumage, à fond de 6ème, à 11’400 tours/minute. Vérification faite sur la documentation d’usine, en rapport avec la vitesse à 1000 tours, nous étions à plus de 275 km/heure chrono !

Mon passager s’était fait la réflexion : Et dire que mon pilote n’a qu’un œil valide.

Tiens ! J’aurais dû ajouter cette histoire au texte, que vous pouvez toujours lire dans la page spéciale de mon blog sous le titre Ma vie en monovision.

Christian vient de nous rendre visite au fin fond de l’Andalousie… à moto. 3400 km ‘aller et retour’. Ensemble, nous avons passé une petite semaine pleine de bonheur et, vous l’imaginez, de souvenirs.

Ayant abandonné l’exercice périlleux du 2 roues il y a une trentaine d’années, j’ai découvert sa bécane. Une 750 Honda à transmission automatique. Oui automatique, vous saviez que ça existait ? Moi pas. Pour le stationnement, dans l’impossibilité de bloquer la moto sur un tronçon ‘pentu’ en mettant la première vitesse… ils ont ajouté un frein à main. Coluche, un autre motard (putain de camion) aurait dit : Jusqu’où s’arrêteront-ils ?

Christian est parti hier à l’aube. Depuis le chemin du retour, il nous envoie des messages: hier soir il avait déjà passé les Pyrénées et parcouru 920 km dans la journée. A l’heure de publier ce texte, nous apprenons qu’il est à une heure de route de chez lui dans le Jura. Sacré personnage !

Je partage avec vous quelques photos qui me font jaillir des larmes d’émotion :

Retrouvailles gastro!

Christian me correspond car il n’est pas trop partisan du téléphone portable et du GPS. Le voici, préparant son ‘road book’ pour retourner en France!

Je vous ai dit que c’est un artiste. Il n’a pas trouvé une décalcomanie de Beep Beep et Vil Coyote à la dimension qu’il souhaitait. Qu’à cela ne tienne, il a réalisé ce motif au pinceau!

Salut Christian, mon ami !